25/10/2010
Énergie climat

Manœuvres en coulisses des industriels français contre le climat

Le Climate Action Network Europe – CAN-Europe, publie un rapport
choc qui pointe du doigt les entreprises européennes qui financent les
membres du Sénat américain climato-sceptiques et/ou opposés à toute
législation climatique aux Etats-Unis. Ce document, basé sur les
informations du site internet opensecrets.org montre que les plus gros
pollueurs européens financent les opposants aux politiques de lutte
contre les changements climatiques aux États-Unis. Parmi eux, les firmes
françaises GDF-Suez et Lafarge. Plus de 306 000 euros auraient ainsi
été distribués en 2010 par les principaux pollueurs européens aux
climato-sceptiques et autres opposants à la loi de lutte contre les
changements climatiques, élus au Sénat américain. Ce montant représente
près de 80 % du total des financements engagés par ces entreprises pour
subventionner des candidats durant leur campagne pour les élections de
mi-mandat 2010. Alors que de plus en plus de voix s’élèvent à Bruxelles
et dans toute l’Europe en faveur d’un passage inconditionné à un
objectif de - 30 % de réduction des émissions d’ici à 2020, les
ministres européens de l’Environnement se sont montrés une nouvelle fois
incapables de faire progresser les engagements de réduction des
émissions de gaz à effet de serre lors du Conseil européen du 14
octobre. Le Conseil s’est contenté de réitérer la nécessité
d’engagements préalables comparables des autres pays industrialisés. Or
c’est précisément la position défendue par les industries intensives en
carbone ou productrices d’énergies carbonées, telles que Lafarge ou
GDF-Suez. Il est choquant de voir que les même entreprises appelant l’UE
au gel des objectifs de réduction, soit disant pour des raisons de
concurrence, notamment vis-à-vis des Etats-Unis, financent les votes
contre la législation sur le climat au Sénat américain !  Ce double jeu
des industriels s’explique en partie par les profits extraordinaires que
ces derniers réalisent, profitant du laxisme du marché européen de
quotas d’émissions.  L’ONG Sandbag a ainsi évalué que, grâce au surplus
de quotas qui leur ont été distribués de manière gratuite, les
industriels européens pourraient réaliser des gains de l’ordre de 18
milliards d’euros entre 2008 et 2012, dont 330 millions d’euros pour le
cimentier Lafarge.

Le CAN Europe et son relais français (RAC-France) appellent donc
GDF-Suez et Lafarge à s’engager publiquement à ne plus financer des
opposants aux politiques climatiques, en Europe comme aux États-Unis.
Ils appellent aussi les représentants de l’État français à demander des
comptes sur ces pratiques inacceptables des groupes, aux États-Unis comme en Europe.

Think
globally sabotage locally, How and why European companies are funding
climate change deniers and anti-climate legislation voices in the 2010
US Senate race
 – Réseau Action Climat France